La recherche d’impact auprès des collaborateur.trice.s à travers la sensibilisation aux handicaps en entreprise est un réel facteur d’innovation. Découvrez dans cet article quelles sont les nouvelles méthodes mises en place pour accompagner votre entreprise vers l’inclusion universelle et pérenne des handicaps.
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Pourquoi sensibiliser aux handicaps ?
Une situation propre à chacun.e
Le sujet des handicaps est à la fois très personnel et éminemment collectif. Chaque personne concernée par le handicap traverse un parcours qui lui est propre. De l’apparition des symptômes à l’acceptation du handicap, il y a un temps plus ou moins long, des épreuves à franchir et des barrières à surmonter, souvent plus intense que l’on pourrait l’imaginer. On est souvent seul.e dans ce parcours, la famille ou les proches ne pouvant pas réellement comprendre ce qu’on traverse et les milliards de questions qui bouillonnent dans la tête. Ce combat de l’acceptation se mène pourtant bien sur deux fronts : avec soi-même d’abord, mais aussi avec la société, et ce, avant même que l’on sorte vainqueur de la première bataille. En effet, se voir attribuer l’étiquette d’une personne en situation de handicap s’accompagne de grandes découvertes sur la société et les êtres qui la composent.
Le poids des préjugés
Chacun.e est emprunt.e de préjugés qui rendent le dialogue au sujet des handicaps complexe. La personne concernée a peur d’être jugée, considérée comme moins intelligente, moins capable, plus fragile, etc. On préfère donc taire le sujet autant que possible, en particulier, lorsque le handicap ne se voit pas (ce qui est le cas pour 80 % des handicaps). On ne voudrait pas être assailli de questions auxquelles on n’a pas encore trouvé les réponses, et surtout, on a besoin de se prouver à soi-même et au monde qu’on est capable de gagner cette bataille. Ce n’est pas parce qu’on nous met une myriade de bâtons dans les roues et que l’on appelle ça un handicap, qu’on va moins faire, ou moins bien que les autres.
Taire les handicaps en entreprise
Dans le microcosme des entreprises, ces enjeux sont démultipliés.
Tout d’abord, en abordant le sujet de son handicap avec des collègues, on a souvent peur d’être vu différemment. Que dans leur regard quelque chose change, qu’y apparaisse de la pitié ou un malaise parce qu’on ne sait plus comment parler voire demander « Comment ça va aujourd’hui » sans craindre de froisser ou de blesser.
Et puis il y a les managers ! Que se passerait-il s’ils l’apprenaient par bouche-à-oreille. Alors peut-être serait-il plus sage de leur en parler directement ? Dans ce cas, comment être sûr.e que l’on ne sera pas perçu comme moins performant.e, que l’on ne sera pas promu.e ou augmenté.e différemment, ou pire, que l’on ne sera pas remercié.e au premier prétexte. Peut-être vaut-il mieux faire comme 1/3 des personnes concernées et taire sa situation de handicap en entreprise. De toute façon, on a vite pris l’habitude de compenser, c’est-à-dire de faire des efforts constants pour masquer les difficultés du handicap, et ce, malgré la fatigue intense que cela entraîne.
Le problème de cette sur-adaptation est l’épuisement qui en résulte. Il reste heureusement un recours : demander des aménagements de postes. Là encore, il faut être prêt.e à faire face au regard des autres. Ces aménagements peuvent être perçus comme des traitements de faveur ou bien un privilège qui permet à la personne concernée d’être plus performante dans son travail. Pourtant, ces aménagements sur-mesure permettent simplement à la personne d’effectuer son travail dans des conditions correctes et adaptées aux difficultés qu’elle rencontre au quotidien. Ils lui permettent également de garder son emploi dans la durée, sans succomber à la fatigue (qui à son tour aurait favorisé arrêts maladie ou burn-out). Pour lever ces tabous, il est essentiel de mettre en place une sensibilisation aux handicaps dans l’entreprise.
La solution : des actions de sensibilisation
Sensibiliser devient la clef pour accompagner ses collaborateur.trice.s, concerné.e.s ou non, dans l’acceptation et l’inclusion des handicaps dans l’entreprise.
Pour les collaborateur.trice.s concerné.e.s, les actions de sensibilisation créent un espace de dialogue pour aborder sa singularité. Ces événements, dans le cas où ils sont réguliers, apportent également une sérénité, autorisant implicitement les personnes concernées à s’ouvrir sur leur singularité. Les ateliers de sensibilisation démontrent enfin une volonté d’acceptation des handicaps de la part de l’entreprise qui pousse les personnes concernées à demander les aménagements qui leur permettent d’être plus performantes au quotidien.
Réalisé par A Portée De Voix
Du point de vue des collaborateur.trice.s également, les actions de sensibilisation sont essentielles. Il est important de montrer les engagements de l’entreprise en réalisant des ateliers et des conférences régulières. Cela permet également de dédramatiser les situations de handicap aux yeux de l’ensemble des collaborateur.trice.s. En répondant à leurs inquiétudes et en déconstruisant leurs préjugés, l’inclusion des personnes en situation de handicap devient plus simple, plus fluide.
Enfin, il ne faut pas oublier que pour beaucoup de handicaps, l’errance de diagnostic est très importante. On parle ici tout particulièrement des troubles psychiques, des troubles du neurodéveloppement (TND) et des maladies orphelines. Il est donc très probable que plusieurs collaborateur.trice.s soient concerné.e.s par une forme de handicap sans même le savoir. En ce sens, la sensibilisation aux handicaps en entreprise permet à ces personnes de se reconnaître et d’investiguer leur propre singularité.
Les nouvelles méthodes de sensibilisation
Afin de mener à bien ces actions de sensibilisation, plusieurs possibilités s’offrent à vous.
Sensibiliser à un handicap donné
Il existe tout d’abord des sensibilisations ciblées, c’est-à-dire des ateliers spécifiques à une forme de handicap donnée. Ces événements permettent de mieux comprendre les étapes du parcours d’une personne avec ce type de handicap et l’impact de cette singularité sur son quotidien. Pour tirer profit de ces ateliers, il est nécessaire de l’inscrire dans un programme de sensibilisation plus global. En effet, il est crucial de ne pas sur-représenter une forme de handicap par rapport à une autre pour ne pas biaiser la représentation que l’on se fait des handicaps.
De plus, si l’atelier est mis en place pour l’arrivée d’une personne porteuse de ce handicap, cela pourrait s’avérer très stigmatisant. La personne se sentirait pointée du doigt et si elle ne souhaitait pas révéler sa singularité à ses collègues, le malaise est garanti. Inscrire l’atelier dans une démarche plus globale mettra davantage en valeur les engagements de l’entreprise. Un programme de sensibilisation améliorera la cohésion des équipes sans risquer d’alimenter les a priori sur les personnes concernées de l’entreprise.
Sensibilisations immersives
Pour toucher au mieux vos collaborateur.trice.s non concerné.e.s, il est intéressant de se tourner vers les expériences immersives. Ces temps de team building sont généralement très ludiques. Ils sont l’occasion parfaite pour se mettre dans la peau d’une personne portant tel ou tel handicap. Malheureusement, il n’est pas possible d’immerger les participant.e.s dans un quotidien avec toutes les formes de handicap. On trouvera majoritairement des immersions pour les affectations des sens, de la mobilité ou de la dextérité. Ces types d’ateliers sont très intéressants pour prendre la mesure de l’omniprésence des obstacles dans la vie quotidienne des personnes. Savoir, par exemple, que pour une personne dyspraxique, attacher ses lacets est une véritable épreuve, permet de déstigmatiser la fatigue résultant des efforts supplémentaires à fournir.
De la même manière que précédemment, il s’agit d’inclure ces ateliers dans une démarche plus globale. Autrement, cela participerait à davantage invisibiliser les autres formes de handicap (handicaps psychiques, maladies invalidantes, handicaps mentaux…). De plus, ces expériences ne permettent pas de se figurer entièrement les composantes psychologiques et sociales des handicaps. Il est donc également important de rappeler le contexte et les enjeux de chacun des handicaps abordés.
Sensibiliser par les témoignages
Donner la parole aux personnes directement concernées est l’une des meilleures actions de sensibilisation possible. En effet, cela permet de représenter le handicap dans toute sa complexité. C’est également l’occasion de donner la parole aux collaborateur.trice.s, et de répondre à leurs multiples questions. À travers les témoignages, on comprend bien que l’expérience relatée est celle d’une personne en particulier. On évite ainsi les généralités tout en comprenant l’ensemble des éléments qui influencent l’expérience traversée par la personne qui témoigne. La mise en place de ce type de conférence est relativement simple, ce qui en fait un événement de choix. À garder en tête, cependant, les participant.e.s à ce type d’événements sont souvent déjà sensibles au sujet des handicaps.
L’importance du jeu
Une manière très efficace de mobiliser vos collaborateur.trice.s est d’utiliser le jeu. De fait, en apportant un aspect ludique à ces sujets sérieux, on marque davantage les esprits. Les surprises y sont d’autant plus grandes et les apprentissages plus pérennes. Le jeu permet également de souder les équipes en créant un temps de cohésion.
Selon les formats choisis, le jeu peut être aussi un bon moyen d’aborder l’ensemble des handicaps avec leurs spécificités respectives. La seule chose à laquelle il faudrait prêter attention est de ne pas faire du handicap un sujet léger et sans importance. Les difficultés rencontrées par les personnes concernées sont bien réelles. Dédramatiser les handicaps est important pour lever le tabou, mais il ne faut pas présenter cette réalité comme triviale. Le risque serait que les difficultés d’un collaborateur ne soient pas prises au sérieux. On pourrait alors voir apparaître des remarques telles que :
« Aller, fait un effort, c’est pas si grave que ça ! »
« Moi aussi, j’ai mal au genou de temps en temps, je n’en fais pas tout un fromage ! ».
Les innovations À Portée De Voix
Le contact humain au coeur de nos actions
Chez À Portée De Voix, nous menons des actions en sensibilisation aux handicaps en entreprise de différents types. Nous avons en effet à cœur de construire des programmes de sensibilisation variés et adaptés à chacun de nos clients. En revanche, nous plaçons toujours le contact humain au cœur de nos engagements.
En effet, comme mentionné précédemment, le handicap est un sujet à la fois individuel et collectif, mais dont le vécu est propre à chacun. Nous sommes donc convaincus que sans interactions humaines et concrètes, nous conservons les préjugés existants. On entend trop souvent dire « Ah, on n’aurait pas dit » lorsqu’une personne se livre sur sa situation de handicap. C’est la raison pour laquelle, nous portons les voix des personnes concernées, afin de partager le vrai visage des handicaps. Celui de Monsieur et Madame tout le monde.
Notre volonté est de permettre aux collaborateur.trice.s de se détacher de ce qu’ils savent des types de handicaps pour rencontrer l’autre au delà de son handicap. Pour ce faire, que ce soit à travers le jeu, les témoignages ou les ateliers immersifs, nous invitons les participants à ne pas chercher à comprendre ce que vit la personne. Il est en réalité impossible de le comprendre réellement sans le vivre soi-même. Pourtant, il est possible de s’intéresser à la manière dont on peut échanger, travailler avec elle dans le respect de sa singularité. L’objectif n’est pas de connaître les spécificités de chacune des formes de handicaps, mais d’acquérir l’intelligence relationnelle qui permette à chacun.e de s’épanouir, d’exprimer ses besoins et émotions et de les savoir respectés. Cela vaut d’ailleurs pour chacun des collaborateurs, handicap ou non. La sensibilisation aux handicaps en entreprise bénéficie à tou.te.s au delà de la question même du handicap.
